Pousseur du RER: "De tels drames n'ont rien d'inéluctable"

Par Estelle Saget, publié le 06/04/2010 17:20 dans l'Express .fr

 

Après le décès d'un voyageur poussé contre un RER, le psychiatre Yann Hodé revient sur ces accidents qui impliquent des patients souffrant de schizophrénie.

Ce décès était-il évitable ?

Les médias ont précisé que le "pousseur" souffrait d'une schizophrénie et qu'il avait arrêté son traitement. Sa mère avait signalé à plusieurs reprises sa dangerosité. Il y aurait donc eu, en théorie, des possibilités de prévention. En pratique, des événements de ce type sont rapportés presque annuellement dans la presse, et pourtant de nombreuses familles continuent à se plaindre de ne pas trouver d'aide lorsque leur proche malade a un comportement dangereux. Dans ce domaine, chacun essai de se défausser sur l'autre. Les services de police ou de gendarmerie lorsqu'ils sont alertés disent que cela dépend de la psychiatrie, la psychiatrie répond souvent qu'elle ne peut pas aller chercher une personne, qu'il faut qu'on l'amène à l'hôpital pour qu'elle puisse agir. Les médecins généralistes ne sont pas toujours bien formés à analyser la dangerosité de certaines situations et ils se plaignent d'être parfois très seuls face à des services hospitaliers qui ont quelques peines à les entendre. Des drames comme celui du RER parisien, pourtant, n'ont rien d'inéluctable.

Pourquoi ne pas avoir hospitalisé cet homme, de force si nécessaire, avant que le pire se produise ?

Le respect de la liberté individuelle entraine une réticence, légitime, à prendre des mesures pouvant paraitre comme liberticides. Nous avons plus à craindre un contrôle excessif de toute déviance comportementale que le risque - rare - d'agressions graves par des personnes malades. L'influence salutaire de la réflexion de Foucault sur le contrôle que la société veut exercer sur des individus nous a appris à être prudent face à des mesures de pseudo bon sens qui procéderaient d'une logique opprimante pour l'individu. En même temps, ne pourrait-on pas intervenir plus souvent de façon préventive sans pour autant prendre un risque d'atteinte à nos libertés ? Entre les positions sécuritaires, inadaptées, et les positions non interventionnistes, dogmatiques, n'y aurait-il pas la place pour des positions plus humbles et ouvertes au dialogue, pour la recherche d'une meilleure prévention possible dans le respect de la protection de la liberté des individus ? C'est ce que pensent de nombreuses familles de malades. Elles sont confrontées au quotidien à des anomalies de comportement tellement manifestes de leur proche qu'elles ne comprennent pas les réticences auxquelles elles font face pour le faire soigner contre sa volonté.

Pourquoi les familles ne sont-elles pas écoutées ?

Leur parole est souvent suspecte car elle est jugée partiale par les équipes médicales. Ces dernières ont un point de vue certainement moins affectif mais non moins partial, car elles ne voient pas au quotidien la réalité des troubles du malade. Sans en faire une généralité, de nombreux professionnels de la psychiatrie ont tendance à ne pas écouter ce que disent les familles. Dans une étude récente réalisée auprès de 33 parents participant à un programme psychoéducatif pour soutenir leur proche souffrant de schizophrénie, 40% d'entre eux se disaient plutôt insatisfaits de leur demande d'aide auprès des médecins et 36% insatisfaits de la communication avec le médecin qui suit leur proche. Et même si cet échantillonnage n'était pas représentatif, les associations de familles de malades rapportent suffisamment de cas de difficultés de communication des familles avec la psychiatrie pour penser que ces situations ne sont pas rares. Cette difficulté à prendre en compte les familles et à les écouter contribue à une mauvaise évaluation des risques réels liés à l'état du malade. Notre médecine est une médecine qui donne la primauté à l'individu dans une relation duelle médecin-malade et c'est un mode de fonctionnement que la grande majorité d'entre nous ne voudrait pas voir remise en cause. Quelque soient les relations que nous pouvons entretenir avec notre famille, nous préférons avoir la maitrise de la façon dont nous voulons ou non l'associer dans la connaissance de notre état de santé et dans les décisions afférentes. Dans cette logique, la famille est habituellement ignorée du médecin.

Peut-on espérer un changement ?

De plus en plus de médecins sont aujourd'hui attentifs aux appels de détresse des familles. Des efforts sont encore à faire mais c'est l'ensemble de la société qui doit changer. Que chacun ouvre ses yeux, son esprit et son cœur, qu'il ne reste pas sur ses préjugés et ses connaissances anciennes alors que la compréhension des maladies mentales a été profondément changée en à peine plus de deux décennies. Souvent perçues à tort comme des maladies de l'âme plutôt que comme des maladies du cerveau, elles posent des questions éthiques difficiles. Les malades souffrant de schizophrénie représentent 1% de la population (20 personnes dans un village de 2000 habitants), mais un pourcentage dix fois supérieur des personnes incarcérées et des personnes en situation de grande précarité. Rappelons-le, les maladies mentales ne sont pas rares, elles n'arrivent pas qu'aux autres, elles ne sont pas un échec personnel, beaucoup se soignent très bien, et elles n'ont rien d'infamant. Encore faut-il avoir la curiosité de s'informer sur elles, sur les progrès des neurosciences. C'est une bonne façon de contribuer à une société plus humaine.

Le Dr Yann Hodé est psychiatre à l'hôpital de Rouffach (Haut-Rhin).

Commentaires (25)

lulu - 21/04/2010 00:13:44

Membre de l'Unafam depuis 1994 , je constate que nous allons à reculons actuellement dans la prise en charge de nos malades et je remercie ce médecin psy. qui a pris le temps de rédiger cet article ; dommage qu'il ne soit pas passé dans toute la presse . Quand je pense que nous venons de faire une série de conférences-débats pendant la semaine d'information sur la santé mentale: " comment en parler sans stigmatiser ", je m'aperçois qu'il y a beaucoup à faire . A Reims le service des urgences psy a été fermé ; lorsqu'une personne se sent mal et se présente aux urgences pour réclamer de l'aide , elle est renvoyée chez elle ; une jeune fille étudiante à Paris est conduite par ses parents à l'hôpital ; ceux-ci la croient à l'abri ; le lendemain , on les appelle de Paris : leur fille n'avait pas été gardée , était retournée à Paris et avait fait une tentative de suicide ; j'aurais plusieurs autres exemples . Comment voulez-vous que des clashs n'arrivent pas ? Du fait de cette suppression , on a remis des lits dans chaque secteur qui voit son effectif augmenter sans moyen supplémentaire : fatigue , stress ...du personnel . On manque de psychiatres , d'infirmiers . Quand arrive une personne trop agitée , on lui met une bonne dose et on l'attache sur son lit ou dans le couloir s'il n'y a plus de place . Où est le respect de la personne ? Les médias devraient prendre garde car la maladie mentale peut arriver à n'importe qui et personne n'est à l'abri

 

citronelle - 20/04/2010 23:27:17

UNAFAM Merci au Docteur Hodé, enfin un psy qui se met un peu en avant pour nous représenter. Mes hommages et des pensées profondes pour cette famille en deuil. Des cris de douleurs pour cette maman qui a déjà si mal pour que lui soit rajouté encore une autre catastrophe. Pourquoi pas une loi d'obligation de soins ? Pourquoi, oui mais pourquoi ne pas être plus aidés que cela si ce n'est un faible soutien de la part du milieu associatif qui a tant à faire. L'Unafam, reconnue d'utilité publique, a besoin d'être entendue et secondée. Donnons lui les moyens financiers d'améliorer un quotidien de familles aidantes. Merci Mme Saget pour cet article.

 

Fabienne - 20/04/2010 21:11:12

Je suis mère de trois enfants, grand-mère d'une adorable petite fille, salarié dans un postcure psychiatrique, bénévole à l'UNAFAM.. et d'autres choses ; je suis "vue" sous ces ETIQUETTES là par la société, selon où je suis, qui me regarde, ... et pourtant moi, je ne me vois qu' ETRE HUMAIN dans toute sa dimension, je ne veux pas qu'on m'étiquette comme un produit mais qu'on me considére comme un MOI. Et je pense que tout être humain a le droit d'être ce qu'il est sans être étiqueté

 

Françoise - 20/04/2010 08:31:15

Je souhaiterais que les médias respectent le "Secret Médical "en ce qui concerne nos malades psychiques .Crier à la France entière qu'il est schizophrène me hérisse !Les familles de ces malades souffrent déjà assez du Regard et du mépris des autres "Soit disant normaux !!" .Je me fais le porte parole de plusieurs familles qui n'ont pas internet et qui souhaiteraient intervenir dans ce débat .La psychiatrie a toujours été le parent pauvre de la médecine et même en 2010 elle reste le laisser pour compte .Que faire de nos malades quand les familles ne seront plus là pour s'en occuper !Manque de moyens = Risques pour les malades et les autres .Merci de me lire . Françoise ( bénévole UNAFAM )

 

Anne - 19/04/2010 17:03:42

Bonjour, je suis infirmière en psychiatrie, je travaille avec les personnes atteintes de schizophrénie et leur famille. Merci au Dr Hodé pour ce très bon article et merci à Mme Saget de s'intéresser à cette maladie bien mal connue. Nous devons encore continuer à en parler pour améliorer le soutien à ces personnes, pour diminuer les idées préconçues et erronées.

 

josué - 15/04/2010 20:53:31

En 2008 pendant la fête de noel à Marseille, lors de la fugue d'un malade présentant de troubles graves de comportement l'alerte avait été donné et on a noté une forte mobilisation pour rétrouver cette personne le Dr Yann HODE avais sonné l'alerte sur la stigmatisation des malades mentaux.Une fois de plus le Dr Yann HODE après l'accident du RER fais une publication dans le journal l'EXPRESS montrant par là que les Cliniciens et les familles dévraient être écouté ce qui éviterait des drames comme célui du RER Parisien , car ce genre de drame contribue à renforcer la stigmatisation des personnes atteintes d'un grave trouble de comportament ainsi la méfiance de la socité envers ces personnes. Nous osons penser que le Dr Yann HODE sera écouté par les décideurs. Merçi Dr Yann HODE pour tous vos éfforts consenti pour le soutien que vous apportez à ces familles qui sont souvent si seules faces à des difficutés. Mr NDOUMBE NDOUMBE Josué Coordonnateur Afrique Francophone Subsaharienne des Journées Francophones de la Schizophrénie aclmm2002@yahoo.fr

 

muqs - 15/04/2010 15:29:21

Muqs suite, Toutes ces choses qu'il arrivait à intégrer, est dévalorisé par ailleurs, c'est le plus fort qui a raison, et ne parlons pas de la manière dont sont considérée les femmes. Je pense que le docteur Hodé est tout a fait dans le vrai lorsqu'il parle du travail important qu'il faut faire avec les familles, mais aussi il faut que les services de psychiatrie se rendent compte du pouvoir qu'ils ont et restent à leur place, à l'écoute des familles, de leur douleur car vivre au quotidien avec un enfant malade psychiquement est trés difficile à la fois psychologiquement car c'est son enfant, son petit qui est malade, celui en qui on avait projeté parfois des espoirs... quand il sera grand il pourra être ..., avoir une bonne situation.. et puis... la maladie ainsi que physiquement .

 

muqs - 15/04/2010 15:28:29

bonjour, je suis moi même doublement concernée par ce drame. Je travail en psychiatrie depuis plus de vingt ans et je suis aussi usager, j'ai dans ma famille proche un enfant diagnostiqué de dysharmonie psychotique... Autiste!!! ?. Briévement, quand il avait 2,3 ans, il ne faisait que suivre les lignes du carrelage de la maison de sa mère, le pédopsy qui le suivait avait peu d'espoir qu'il sache un jour se laver seul. Cela n'a pas été facile tout les jours, car lorsque j'ai rencontré sa maman, qui s'occupait seule de son enfant: son père était parti, il était trés violent. Il est d'ailleurs sous traitement actuellement. Aujourd'hui il a 10 ans, il se lave seul et est en CM1, il arrive à contenir sa violence et sait revernir s'excuser. Pour en revenir aux relations Psychiatrie -Familles, le service qui suivait cet enfant a pris rapidement en "grippe" la maman. C'est vrai, elle se permettait de ne pas toujours être d'accord avec les membres de l'équipe, elle donnait son propre avis, rapellait parfois que la date de la réunion promise pour faire le bilan était dépassée depuis plus d'un mois et...pas de nouvelle!!! etc. Bref, lorsque le père s'est manifester auprés de l'équipe (il était parti mais n'acceptait pas que son "ex" ait pu refaire sa vie quelques années aprés) et s'est fait passé pour un pauvre papa malheureux alors qu'il ne s'était jamais occupé de son fil, l'équipe à pris fait et cause pour lui. Il s'en ait suivit un jugement et une garde alternée a été mise en place merci au médecin référent pour son certificat.... tout ce que nous avons fait sa mère et moi afin de lui apprendre les régles de la vie en société, le respect des autres, (sa maladie faisait que quand il était petit, lorsqu'il voulait quelque chose, il le prennait ou faisait une crise de colère voire de violence si il ne l'avait pas comment cela se passera t'il quand il sera adulte ???).

 

Cannelle - 13/04/2010 12:10:56

Merci de tout coeur pour votre article Dr ODE. Dans des cas comme celui-ci serait-il possible d'apporter une aide morale immédiate à la famille ou aux proches qui comme dit dans l'article et les commentaires, vivent très, très mal ces situations et souvent sans aucunes aides avant le drame ou la mise en observation forcée. Je suis également désespérée de voir qu'en France la tendance "officielle" est d'ouvrir des hôpitaux psychiatriques au lieu d'avoir une politique de prévention hors hôpital. Toujours la même mentalité qui date du 19ème siècle : il faut préserver la société (de quoi?). J'ai un fils schizophrène (il a 30 ans), il vit avec moi et cela ne pose aucun problème majeur. Bien sûr j'aurais besoin de plus d'aide surtout en periode de crise afin d'éviter l'internement mais à la maison et là il n'y a rien dans ma région. Heureusement les choses commencent à bouger. Cannelle, membre de SIMILES Belgique

 

mélodie - 12/04/2010 20:22:16

En Belgique, nous rencontrons bien sûr les problèmes évoqués dans certains commentaires: difficulté fréquente d'avoir un médecin le dialogue, difficulté d'obtenir une hospitalisation rapide en cas de décompensation (avec risque de suicide parfois). Ici en Belgique existe une association de familles, SIMILES, implantée dans tout le pays; nous travaillons selon différents axes:le juridique, en veillant aux projets de loi concernant nos proches malades, l'information destinée aux familles grâce au module de psychoéducation Profamille, sous la houlette du Dr Hodé; l'écoute et l'entraide grâce à des groupes de parole Nous visons aussi une meilleure connaissance de la maladie pour les corps de métiers concernés: policiers, infirmiers, assistants sociaux, aides à domicile en donnant des formations. Actuellement nous appuyons tout projet en matière de politique de la santé, qui viserait à mettre en place un suivi post-hospitalisation et dans le milieu de vie. Comme le signale un lecteur, en milieu hospitalier, le patient peut se poser en cas de décompensation, mais après, il se retrouve livré à lui-même. Jusqu'à présent, et sauf exception, c'est la famille qui assure présence et suivi quand elle le peut. De nombreux parents se sentent anxieux, épuisés; le problème de la santé est un problème de société, et les pouvoirs publics doivent en être conscients. Travailler en réseau, établir un "trialogue" patient/soignants/famille, créer des équipes mobiles, oeuvrer pour un dépistage précoce de la maladie, informer les familles, les pouvoirs publics et les citoyens, voilà les pistes qui nous paraissent essentielles pour mettre en place des soins de santé de qualité, aptes à offrir à nos enfants de meilleures conditions de vie, et des chances de stabilisation, voire de rémission. Merci à toutes et tous qui donnent de leur temps et de leurs compétences pour ce projet réalisable, mais exigeant.

 

melodie - 12/04/2010 19:48:52

Je vous écris de Belgique, et je suis membre d'une association de familles appelée SIMILES, qui vise à défendre les intérêts, droits des patients psychotiques. Ici aussi nous avons vécu l'an dernier un drame semblable (agression dans une crèche par un jeune schizophrène sans soin). Nous avons aussi dénoncé la stigmatisation par la presse et nous travaillons à différents niveaux: législatif pour veiller aux droits des patients, médical par la diffusion de toutes les découvertes en neurosciences, principalement avec les parents grâce à des groupes de parole (groupes d'expression et d'entraide), mais aussi avec la psychoéducation et le module Profamille,sous la direction du Dr Hodé. Nous donnons également des séances d'information sur la maladie à tous les métiers concernés: policiers, infirmiers, assistants sociaux, aides soignantes. Seule une bonne compréhension de la maladie permettra de dépasser les écueils actuels , notamment en exigeant des pouvoirs publics un meilleur suivi en milieu de vie et un réel "trialogue" patient/soignants/famille. Chez nous aussi, de nombreux parents sont déconcertés par la maladie, surtout au début; ils se sentent souvent isolés, peu écoutés, désemparés par certaines attitudes médicales, et notre association oeuvre à une dynamique donnant le maximum de chances à nos enfants malades de bénéficier d'une prise en charge cohérente, efficiente, leur offrant de meilleures chances de stabilisation et de rémission. Merci à tous nos amis de France, de Suisse, du Québec, du Maroc pour leur engagement, qu'ils soient soignants ou parents d'un proche malade.

 

Québec - 09/04/2010 16:07:44

L'évènement du RER me touche beaucoup. Je vous apporte le point de vue d'une association québécoise sur le sujet. Depuis 2005, le réseau institutionnel de la santé a, de par son plan d'action 2005-2010, favorisé le développement du partenariat "réseau institutionnel de la santé" et "réseau communautaire". Nous sommes en 2010, et la refonte de nos méthodes de travail, facilite la participation des familles. Justement les familles, plus particulièrement celles qui hébergent leur proche malade, ont la possibilité d'observer le comportement de ce proche qui pourrait être à risque pour lui ou pour autrui. Les familles sont de plus en plus écoutées par le personnel soignant parce que ces derniers ont compris que de créer des alliances avec les familles qui sont aidantes, peut faciliter le travail des équipes médicales et ainsi améliore la qualité de vie des personnes malades et protège mieux la société. Un dernier petit mot de sympathie à la famille qui a perdu un de ses membres, et j'offre aussi tout mon support à la famille dont le proche a commis un tel geste causé par une maladie dont il n'avait pas le contrôle. Bonne chance à toutes celles et ceux qui travaillent à l'amélioration de la qualité de vie pour les personnes atteintes de maladie mentale ! Benjamine Gill directrice générale de : L’Association québécoise des parents et amis de la personne atteinte de maladie mentale. (AQPAMM)

 

mcv - 09/04/2010 14:08:24

Le plus souvent, lorsque les médias s'emparent d'une telle affaire, on entend ou on lit:"un dangereux schizophrène a....".Qui va çetre jugé? Le présumé coupable ou le schizophrène? Dès que ce genre de drame se produit, la schizophrénie est montrée du doigt, est stigmatisée. Pourtant, la violence n'est pas un symptôme de cette maladie.L'amalgame qui est fait entre violence et schizophrénie est une souffrance supplémentaire pour les familles et détournent du soin les malades. Dans le cas présent, le drame aurait pu être évité si on avait écouté la maman, le seul témoin de la vie au quotidien de son enfant.Au bout du compte, des victimes, des deux côtés.Qui sont les responsables? Ayons le courage de les désigner!

 

adhérente UNAFAM - 09/04/2010 11:47:55

totalement d'accord avec le dr hodé, et les commentaires. Il faut dédramatiser ces maladies psychiques auprès de la société. les débats ne sont pas nombreux pour ce faire, ces maladies font peur... autrement que les infarctus ou cancers ! Les malades lorsqu'ils sont suivis, soutenus par la famille, sont capables de reconnaissance de compassion de solidarité... effectivement il y a encore beaucoup à apprendre sur ce que font les associations nationnales et locales pour aider les familles à l'origine de structures et qui reçoivent l'accord des conseils généraux et régionnaux. les parcours sont longs et les barrières de réalisations sont fastidieuses, ce qui existe n'est l'oeuvre que de la volonté d'une poignée de gens motivés pour insérer nos malades.

 

Lou - 09/04/2010 10:46:06

Louise, infirmière spécialisée Suisse. Merci au Dr.Hodé pour cet article. Toutes mes pensées vont à la victime et à sa famille ; aussi à cette maman qui n'a pas été entendu, et à la personne malade, qui, faute de soins, s'est transformé en meurtrier. C'est une horreur indescriptible... En 20 ans de pratique, j'ai rencontré des parents concernés qui cherchent à comprendre, à mieux accompagner leur proche malade, à faire preuve d'un immense courage. Il faut que plus de professionnels s'intéressent à ce problème de santé pour lequel il y a aujourd'hui un réel espoir de rétablissement, et des possibilités de traitement qui évoluent sans cesse. Je vous invite à aller voir le nouveau site internet info-schizophrénie.ch

 

REM - 09/04/2010 10:23:16

La déstigmatisation de la schizophrénie, un vrai parcours du combattant, tant cette appellation est galvaudée par les uns et incomprise par les autres. Il faut hélas qu'un drame survienne pour que les médias s'en empare. Mais des drames il y en a plus que trop souvent, et, ils ne font l'objet de quelques lignes dans une rubrique locale de faits divers. Mais ces drames, alors, touchent directement les familles qui sont confrontées au quotidien par la dangerosité de leur proche, malade en décompensation et parcequ'elles n'ont trouvé aucune réponse à leurs demandes d'aide. Et que dire des malades exclus de la société du fait de leur pathologie, pour eux la seule altertnative est la prison. Notre association de famille SCHIZO ESPOIR est régulièrement confrontée à ces désarrois et elle se bat, difficilement, mais elle se bat avec le soutien rare de praticien tel que le docteur HODE.

 

marc - 09/04/2010 09:42:40

je suis à 100% ok avec le dr,il m'est arrivé que des mairies refusent des demandes de hospi sous contrainte que je leur transmettais! et qu'il faille attendre que ça aille encore plus mal! on est pas toujours aidé

 

Seb - 08/04/2010 19:05:32

La schizophrénie est un défi de santé pour tous, professionnels, proches ou citoyens quelconque. Cette maladie fait souffrir et les clivages qui malheureusement existent encore entre les différentes parties (les professionnels, les proches, la police, etc.) augmentent davantage cette souffrance voire la pousse à l'extrème (drame du RER). Il serait temps en effet de travailler en réseau, de "réconcilier" les différents acteurs et à d'agir en partenariat. Il est nécessaire aussi de "réconcilier" les 2 extrèmes, liberté à tout prix et hypercontrôle. Tous les drames ne sont peut-être pas évitables mais la plupart sûrement si un vrai dialogue et des vrais mesures sont prises. Plusieurs pistes sont possibles mais le travail avec les familles est incontournable. Il y a les équipes mobiles, il y a des plateformes d'échanges entre les différents corps de métier et les familles, il y a la psychoéducation, etc. Et donc il y a de quoi faire! Pas de place au défaitisme ou au hasard et surtout pas de stigmatisation à nouveau des personnes souffrant de schizophrénie. Un professionnel en psychiatrie (Suisse)

 

une professionnelle - 08/04/2010 16:30:21

Il est temps de déstigmatiser les maladies psychiatriques et d'écouter les familles, ou l'entourage au sens large. Ce sont de précieux alliés pour les professionnels, et les premiers indicateurs d'une rechute. Les médecins généralistes, premiers intervenants, ainsi que le SAMU, pompier, necessiteraient une plus ample information et devraient aussi être davantage à l'écoute de l'entourage, la personne malade pouvant dans certains cas "donner le change" quelque temps. Cela est nécessaire ur éviter des drames tels que celui ci. Si la famille avait obtenu l'aide demandée, tout cela aurait pu être évité. De plus, il serait aussi important que les médias ne contribuent plus à la stigmatisation de cette maladie, en les citant lors de drames mais, au contraire, aide les professionnels en informant davantage le public sur ce qu'est réellement cette pathologie.

 

Y/M O - 08/04/2010 12:24:52

Comme trop de familles concernées par ce drame, nous avons connu l'indifférence des instances médicales et sociales ..A nous les famillles de nous mobiliser pour la déstigmmatisation de la maladie, pour l'obligation du suivi médical, pour la réinsertion de nos malades et aussi de nous investir dans les associations d'aide aux proches .

 

diogène - 08/04/2010 12:06:15

Hèlas toutes les familles de malades psychiques ont rencontré ces difficultés à se faire entendre de l'équipe médicale. C'est variable suivant les équipes, mais d'une manière générale les soignants sousestiment la violence du malade envers ses proches ou en milieu extérieur car il se montre souvent sous un autre jour en milieu médical.

 

esperance - 08/04/2010 09:41:41

En tant que membre d'une équipe médico-éducative qui intervient auprès de personnes souffrant de maladies mentales vivant dans un Foyer de vie, et connaissant le Dr HODE nous approuvons complètement ce qu'il dit et témoignons des difficultés qu'on aussi les institutions et les professionnels à se faire entendre lorsqu'un de leur "résident" a besoin de soins ou tout simplement d'une prise en charge hospitalière et qu'on leur répond il n'y a pas de place mettant en danger et la personne, et les autres usagers et bien évidemment l'équipe si la personne décompense au point de passer à l'acte....Permettre à une personne souffrant de troubles psychiques de pouvoir se poser dans un lieu de soin lorsque cela est nécessaire devien tun véritable parcours du combattant au détriment de ces personnes et de leur environement immédiat.....Trop de lits de psychiatrie ont été supprimés et le manque de moyens dans les hôpitaux ont un impact certain dans la prise en charge et le suivi qui son tles conditions sine qua non pour que de tels drames ne puisse plus se reproduire !!!...

 

Philippe - 08/04/2010 09:11:56

J'approuve totalement l'article du Dr Hodé. Il est navrant que des appels à l'aide comme a em¨nvoyé cette maman n'ont pas renconter d'écho. Et si les drames comme ceux là font l'actualité, combien d'appels aux secours restent méconnus. Plutôt que de produire des services fermés et sécurisés, des services d'intervention dans le milieu, qui évalueraient ces situations permettraient une meilleure prévention. Mais hélas, ils risquent de ne pas être médiatiquement spéctaculaire, comme tout ce qui participe à la prévention....

 

earlypsych - 08/04/2010 08:54:58

Pour que les patients souffrant de schizophrénie reçoivent les soins dont ils ont besoin, il est aussi grand temps d'investir des ressources dans le développement de structures adaptées, comme par exemple les soins dans le milieu de vie des patients ou les programmes spécialisés pour intervenir dans la phase précoce de la maladie. Quand les soignants vont trouver les malades là où ils sont, à domicile ou dans la rue, plutôt que d'attendre qu'ils se rendent à leur consultation, les choses s'améliorent très nettement comme l'ont démontré plusieurs études récentes. La psychiatrie manque gravement de moyens, et il est impératif de mener une réforme fondamentale de l'approche des maladies telles que la schizophrénie si l'on veut limiter les risques d'événements dramatiques tels que celui dont il est question dans cet article.

 

ppnt - 07/04/2010 23:47:19

Tout à fait juste. Il m'a fallu 10 ans d'études couronnées par un doctorat en Neurosciences pour pouvoir obtenir de l'attention et discuter sérieusement avec des médecins hospitaliers qui prenaient en charge ma mère schizophrène. Mon impression est que, si l'on écoute peu les familles, on ne donne même pas la parole aux (rares) enfants de schizophrènes.

 

Anne - 07/04/2010 23:38:25

Nous sommes les parents d’un fils schizophrène âgé de 37 ans et nous pensons particulièrement à cette maman désespérée qui n’a pas trouvé l’aide nécessaire pour faire soigner son fils avant qu’il ne commette ce geste dramatique. Durant les premières années de la maladie de notre fils, nous avons aussi été à plusieurs reprises dans des situations semblables parce que personne n’écoutait nos appels au secours. Notre fils refusait tout traitement prétextant qu’il n’était pas malade et c’est un miracle s’il n’a pas commis d’agression et s’il est encore en vie. Heureusement au cours des ans, nous avons rencontré des professionnels qui ont beaucoup aidé notre fils ainsi que toute notre famille. Aujourd’hui, grâce à eux et au livre de Xavier Amador : « Comment faire accepter son traitement au malade, schizophrénie et troubles bipolaires » (édition Retz 2007) nous faisons mieux face à la maladie. C’est pourquoi nous aimerions recommander cet ouvrage non seulement aux proches qui ont un être cher atteint de schizophrénie mais également à toutes les personnes confrontées à cette maladie, en particulier les soignants, la police et les juges. Les parents de Luc

 

TRACHEN Naima - 07/04/2010 23:17:39

Comme l'a très bien expiliqué le Dr Hodé, il est important que les familles soient bien informées sur la schizophrénie, et il en est de même pour toute la société. Les psychiatres sont nos incontournables alliés qui font de leur mieux pour soigner nos proches malades, mais le faite que la personne ne se reconnait pas comme malade et refuse son traitement met les familles en grande difficulté pour lui faire accepter son traitement, ce qui engendre souvent les crises augues de délires et d'hallucinations ou la personne peut commettre des actes dont il n'est pas responsable. Association AMALI (association de familles de paersonnes en souffrance psychique)Casablanca

 

SCHYZO - 07/04/2010 11:03:40

L'essentiel est dit ,et merci au Dr Hodé pour cet article. Si le "pousseur" avait été sous traitement,il n'aurait fort probablement pas "poussé"! Et pour assurer un meilleur "traitement" des malades psychiques, il faut un entourage et une société plus humaine. Pour cela,il est nécessaire de destigmatiser ces maladies, d'en parler d'une manière ouverte, et surtout d'éviter l'amalgame schyzophrénie et violence. La violence des schyzoprènes envers les autres reste rare, ils sont malheuresement plus dangereux pour eux même tellement ils souffrent!