Le Dr Yann Hodé : déculpabiliser malades et familles.(Photo DNA)

Le Dr Yann Hodé, psychiatre praticien au centre hospitalier de Rouffach, combat les nombreuses idées fausses qui circulent sur la schizophrénie.

Le schizophrène n'a pas une double personnalité. Il n'est pas écartelé entre deux positions contraires. Sa maladie n'est pas le résultat d'une éducation inappropriée. Elle n'a rien à voir avec l'intelligence et touche les personnes indépendamment de leur QI. La prise de drogue et d'alcool est favorisée par la schizophrénie, mais n'en est pas la cause. La grande majorité des patients ne présentent pas de comportement de violence.
 La schizophrénie, qui se déclare dans la plupart des cas entre l'âge de 15 et 25 ans, résulte d'une atteinte du cerveau au niveau biologique. Elle se manifeste souvent par une sorte de « paresse pathologique », une fatigue et un « sens pratique » déficient. Les autres symptômes sont les hallucinations auditives ou olfactives, des idées délirantes (croyances inadaptées, bizarres), une désorganisation du cours de la pensée (elle devient floue, perd de sa logique et de sa clarté), une difficulté à ressentir ou à exprimer des émotions de façon appropriée à la situation.
 « La schizophrénie est sans doute le trouble mental le plus méconnu du public, dit le Dr Yann Hodé. Il provoque le silence, la honte ou la culpabilité. Or, la prise en charge de cette maladie a énormément progressé depuis 20 ans. Les troubles du cerveau sont de mieux en mieux connus. Comprendre comment ça marche permet de mieux ruser avec la maladie. C'est pourquoi l'information des familles est primordiale, pour que l'entourage des malades puisse accepter le diagnostic, partager des expériences et se soutenir mutuellement ».

C.K.