Le programme Profamille : justification

Les programmes psycho-éducatifs font aujourd'hui partie des recommandations de bonnes pratiques cliniques. Le mot psychoéducationnel a été utilisé pour la première fois par Anderson et coll. (Schizophrenia Bulletin, 1980 , (6) 490-505) pour qualifier des programmes d’intervention familiale dans la schizophrénie qui utilisent une combinaison de :
- matériels didactiques au sujet de la schizophrénie destinés au patient et à ses proches
- stratégies thérapeutiques destinées à favoriser la gestion du stress par tous les membres de la famille à travers l’amélioration des habiletés de communication et de résolution de problèmes.

On retrouve dans cette définition les ingrédients habituels des approches cognitivo-comportementales à savoir : information sur la maladie, entraînement de savoir-faire (communication) et capacités à faire face (résolution de problème). Le but de la démarche psycho-éducative est d’amener progressivement le patient et sa famille d’un sentiment d’impuissance et d’une position de passivité ou de révolte face à la maladie vers une position de collaboration active à travers une vision réaliste de la maladie, des moyens d’y faire face au quotidien, des possibilités de traitement et des perspectives d’avenir. Comprise ainsi, la psychoéducation met en jeu plusieurs dimensions :

  • une dimension pédagogique dans les informations données sur la maladie,
  • une dimension psychologique dans la prise en compte de problèmes sensibles et incontournables (la révélation du diagnostic, le soulagement du fardeau émotionnel et l'adaptation du projet de vie face aux pertes liées à la maladie),
  • une dimension comportementale dans l’utilisation de stratégies spécifiques de modifications des comportements. (Guy Deleu,1998)

Plusieurs références peuvent être retrouvées à l'appui de ce type de programme :

  • Les recommandations de traitement du groupe PORT (Schizophrenia Patient Outcomes Research Team) Schizophrenia Bulletin (1998), 24, 1, pp1-10 (Recommandation 24, 25 et 26)
  • La conférence de consensus organisée à Paris par la Fédération française de psychiatrie en janvier 2003 a reconnu comme très positive la guidance psycho-éducative à l’égard des familles de malades.
  • Le rapport de l'INSERM sur les psychothérapies fait état de 4 méta-analyses et 6 études contrôlées montrant un intérêt significatif des thérapies familiales comportementales et cognitives et de la psycho-éducation familiale pour la diminution des rechutes et des ré-hospitalisations. Le rapport considère que l'efficacité de cette approche est démontrée, ce qui n'est pas retrouvé pour d'autres approches familiales.
  • Pekkala E, Merinder L.; Psychoeducation for schizophrenia; Cochrane Database Syst Rev. 2002;(2):CD002831

L'absence de prise en charge appropriée des familles contribue aussi à alourdir le fardeau familial. Elle représente aussi une perte de chance pour les malades et aggrave les coûts de la santé en augmentant le nombre de ré-hospitalisations et en réduisant les chances d'autonomie.

  • Fallon IRH, Held T, Coverdal JH et al: Psychosocial interventions for schizophrenia : a review of long term benefits of international studies. Psychiatric Rehabilitation Skills 1999 3: 268-290.
  • Tarrier N, Lowson K., Barrowclough C. Some aspects of family interventions in schizophrenia: II Financial considerations. British Journal of Psychiatry. 1991. 159: 481-484.
  • Mino Y, Shimodera S, Inoue S, Fujita H, Fukuzawa K. Medical cost analysis of family psychoeducation for schizophrenia. Psychiatry Clin Neurosci. 2007;61(1):20-4 montre sur la période de suivi une baisse du coût direct de la prise en charge du patient de 43% et du coût total de 29%.

En conclusion, les familles prenant en charge des personnes souffrant de schizophrénie ont un risque plus important de souffrir de troubles psychologiques et somatiques et d'une détérioration nette de leur qualité de vie en raison du stress chronique que représente cette situation. Les conséquences indirectes sont :

  • Une moindre efficacité pour aider efficacement et sur la durée le malade
  • Un risque de rechute majoré du malade

En plus d'un coût humain élevé, cela représente un surcoût économique considérable (apparition de maladies diverses dans la famille, réhospitalisation du malade, nécessité de compenser les défaillances de la famille par une augmentation des moyens de suivi du malade). L'intérêt à réduire cet impact sur les familles est donc évident, d'autant qu'il a été cité précédemment que les programmes psychoéducatifs sont efficaces et rentables pour améliorer la situation des familles.

 

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- Du 5 avril au 17 mai 2011: Le mois du cerveau.

- Le cross organisé à l'occasion des journées francophones de la schizophrénie aura lieu le 24 mars 2012

- Le 13.04.2012: AG sur le thème " La réforme de la loi relative aux soins psychiatriques"

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